Je viens de lire un passage du pianiste nomade Marc Vella sur Icare. Intéressant. Voici ce qu’il explique. Icare vole vers le soleil, mais on sait bien que c’est vers lui-même qu’il s’élance. C’est exactement cette tâche sacrée que tout être devrait faire dans sa vie.
Mais voilà ! Dans ce mythe – comme dans de nombreux contes, fables et histoires d’ailleurs – on nous fait croire que c’est un péché d’aller vers soi-même, que cela ne peut qu’entraîner notre propre chute. Or, comme le rappelle l’auteur d’Eloge de la fausse note, étymologiquement le mot péché ne veut pas dire faute coupable mais manquer sa cible. Et la cible, n’est-ce pas l’Amour et la capacité d’en jouir ? Voler vers cette cible serait donc un péché provoquant inévitablement notre chute ? Malins les contes ! Car la croyance s’est infiltrée dans nos jeunes cerveaux d’enfants, avides de ces histoires qui nous ont fait croire que lorsque la vie nous propose des temps de jouissance, ça n’est pas bien du tout !
C’est ce qui déclenche chez beaucoup d’entre nous, et souvent de manière inconsciente, de la culpabilité pouvant aller jusqu’à la punition. Pourtant, jouïr n’est pas dangereux si l’on se rappelle qu’ouïr signifie simplement entendre et comprendre. J’ouïs le sens ! Or, combien ne captent pas ou plus les signes que la vie envoie ? Combien ont perdu le sens ?